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familiarité des systèmes métaphysiques ne parviennent à satisfaire un esprit d’abord avide de foi. Henry étouffe dans cet air privé d’atomes lyriques. Son âme se raréfie sous une pression de logique pure, alors que des trésors de sensibilité demeurent sans emploi, mais non sans protestation : d’où malaise et perte de l’équilibre moral.

Un soir, le conflit entre la raison et le sentiment s’exaspère jusqu’à créer un désespoir. Après une violente crise d’âme, Henry retourne vers sa loi. Il devine que la nature nous offre un piédestal d’expérience, consolidé par tous les os de nos morts, où peut s’ériger de l’enthousiasme.

Au milieu des sécurités de sa terre et des affirmations environnantes, Henry s’étonne, avec joie, d’aimer encore l’humilité et la vie journalière. Voici que son esprit, autrefois riche d’images, après avoir traversé un désert de glaces, se repeuple d’intuitions simples et de poétiques surprises.

Il retrouve une amie d’enfance, qui l’attend