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enveloppée d’un grand manteau de loutre. Je vis votre main me tendre un petit livre par-dessus la pierre creusée du bénitier et, tandis que je le prenais, nos doigts s’enlacèrent machinalement comme pour prosterner nos cœurs dans la même prière. Dès cette minute, je me sentis bien à vous, car au milieu de mes larmes vous veniez de vous lever ainsi qu’un nymphéa sur un étang.

La messe de minuit commença. Le sacristain agitait dans le chœur un petit carillon qui montait jusqu’à la voûte en or, pour de là s’égoutter sur les têtes des paysans. J’ouvris le livre où il voulut. Sur une feuille volante était écrit : Prière de Ernest Hello, et je lus :

« Petit enfant de Nazareth qui vivez dans le silence, la paix et l’humilité, venez en moi me donner la douceur, le silence, la paix, l’humilité ; faites que j’aime les petites choses, les petits enfants, vos outils, votre table ; que je travaille avec vous, sous vos yeux, dans votre amour ; que je ne vous perde pas de vue ; que je