Mad, de quelle inquiétude de pensée était faite cette claire nuit d’automne ! À travers quelles contradictions je poussai ma fortune ! Les saules du ruisseau, les mûriers, les chênes rabougris, dont le pied s’entoure d’une corbeille de ronces, sollicitaient mon émotion, tentaient de me donner des larmes. La montagne embue de lune et le paysage houleux sous les étoiles achevaient mes sentiments, les tiraient jusqu’au lyrisme, cependant que mon esprit, craignant la duperie facile, s’analysait encore et ricanait.
— Si j’allais ne plus me reconnaître ! Si mon effort pour rentrer dans le passé m’abandonnait soudain ! Peut-être que je m’abusais sur le sens de mon excitation, et qu’une attitude romantique créait ma sincérité, comme un geste voulu de menace déchaîne dans l’âme une colère factice. N’avais-je pas enterré ma foi sous le poids des livres ; et pouvais-je encore renaître dans la simplicité ?
La peur de me jouer la comédie de l’en-