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Elle fuit, et déjà sur son front sans couleur
De la mort qui l’attend elle offre la pâleur.
Mais à sa fuite encor le Nil reste fidèle ;
Fier de ses sept canaux, le Nil est devant elle ;
Lui-même, des vaincus appelant les débris,
De sa robe azurée ouvre les larges plis,
Ouvre son vaste sein et ses immenses ondes,
Et cache leurs malheurs dans ses grottes profondes.
César, et conquérant, et pacificateur,
Par trois fois a conduit son char triomphateur ;
Et, payant à ses dieux le tribut de sa gloire,
Par des dons solennels acquitte sa victoire.
Au temple d’Apollon, d’un marbre éblouissant,
Lui-même vient offrir son vœu reconnaissant ;
Lui-même, le front ceint d’immortelles guirlandes,
De cent peuples divers il reçoit les offrandes ;
Et, suspendant leurs dons au portique du dieu,
Lui fait de ses faveurs le solennel aveu.
Devant lui s’avançaient les nations soumises ;
A la variété de leurs armes conquises,
De leurs noms, de leurs mœurs, de leurs habits divers,
Rome a cru dans son sein rassembler l’univers.