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Dans ce vivant tableau l’art avait figuré
Leur chevelure d’or, leur vêtement doré,
Et de leurs colliers d’or la parure flottante,
Qui couvrait de leur cou la blancheur éclatante ;
Leurs tabliers pendants, dont le pans bigarrés
Sont rayés de rubans richement colorés.
Deux traits, qu’avait fournis à leur main aguerrie
Le chêne vigoureux des Alpes leur patrie,
Sont leur arme légère, et de longs boucliers
D’un airain protecteur les couvre tout entiers.
Là les prêtres voués au grand dieu de la guerre
De leurs sauts cadencés font retentir la terre ;
Plus loin du dieu des bois les prêtres vagabonds,
Le corps nu, s’agitaient et s’élançaient par bonds :
L’art n’a point oublié dans cette vaste scène
Les boucliers garants de la grandeur romaine ;
Ni du maître des dieux les prêtres révérés,
De leurs houppes de laine en marchant décorés,
Ni ces chars suspendus, où des femmes pudiques
Conduisent l’appareil de nos fêtes publiques.
Là sur le bronze encor Vulcain vous dessina,
Noir séjour de l’enfer ; et toi, Catilina,