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Avec eux ne crains plus la superbe Laurente ;
Pars, va braver Turnus et sa rage insolente ».
A ces mots elle avance, et pose de sa main
Sur un chêne élevé l’ouvrage de Vulcain.
Enée à cet aspect tressaille d’allégresse.
Il s’élance, il saisit les dons de la déesse,
Les emporte en triomphe, et d’un œil curieux
Se plaît à parcourir cet ouvrage des dieux ;
Il prend, reprend cent fois ce casque formidable
Qui darde en longs éclairs sa flamme inépuisable,
Et de son cimier d’or les panaches mouvants,
Pareils à ces rameaux que balancent les vents,
Et son impénétrable et sanglante cuirasse
Dont l’éclat éblouit, dont la couleur menace,
Tel qu’en un jour d’été nous voyons un ciel pur
Des feux d’un pourpre ardent enflammer son azur ;
Puis de ses longs cuissards essayant la souplesse,
D’un argent mêlé d’or admire la richesse,
Et sa lance fatale, et son glaive divin,
Surtout son bouclier chef-d’œuvre de Vulcain.
Là ce dieu, que le sort instruisit de leur gloire,
De Rome triomphante a retracé l’histoire ;