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De l’épaule au côté son glaive est suspendu ;
Un long poil tacheté sur son dos étendu,
Jadis d’un léopard la superbe parure,
Ramène sur son sein son épaisse fourrure ;
Et deux chiens affidés, qui ne le quittent pas,
Bondissent sur sa trace ou devancent ses pas.
Empressé d’accomplir sa parole donnée,
Dans son nocturne asile Evandre cherche Enée.
Au-devant de ses pas, du lieu de son repos,
Avec la même ardeur s’avance le héros.
L’un vient avec Pallas, l’autre est suivi d’Achate.
Un transport mutuel dans leurs regards éclate ;
Tous deux en s’embrassant renouvellent leur foi ;
Tous deux, demeurés seuls dans le palais du roi,
De leurs nobles projets, pesés par la prudence,
Peuvent se faire entr’eux l’entière confidence.
Le roi commence ainsi : « Fier successeur d’Hector,
Vous par qui Troie en cendre ose espérer encor,
Vous par qui le vaincu se promet la victoire,
Mes moyens ne sont pas digues de votre gloire ;
Le Tibre d’un côté, protecteur des Toscans,
Borne ici mes états, et jusque dans mes camps