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Et son bruit qui poursuit le coupable en tout lieu,
Et l’éclair qui l’atteint sur ses ailes de feu.
Plus loin c’était le char du grand dieu de la guerre,
Ce char qui roule égal au flèches du tonnerre,
Qui rend l’ardeur guerrière aux peuples, aux cités,
Et dévaste en courant les champs ensanglantés.
Un autre pour Bellone apprêtait une égide,
Signal de la fureur, de la rage homicide :
Là cent hideux serpents entrelaçant leurs nœuds
De leurs écailles d’or éblouissent les yeux ;
Et les regards mortels de l’affreuse Gorgone
Vont placer la terreur sur le sein de Bellone.
« Cyclopes, c’est assez, arrêtez, dit Vulcain ;
Des travaux plus pressés attendent votre main :
Allons, fils de l’Etna, ni délai, ni murmure ;
Pour un jeune héros j’ai besoin d’une armure ;
Que vos feux un instant ne se reposent pas :
Il me faut tout votre art, il me faut tous vos bras ;
Hâtez vous, quittez tout ». Ainsi Vulcain ordonne.
Soudain le mont au loin sous les marteaux résonne ;
Tous d’une égale ardeur poursuivent leurs travaux ;
L’acier, l’or et l’argent coulent en longs ruisseaux.