Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/361

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tel, du ciel enflammé parcourant l’étendue,
L’éclat part, fend les airs et divise la nue.
Le piège a réussi ; sûre de son succès,
Vénus sent son triomphe, et jouit du succès.
Alors le dieu du feu, qu’attache à la déesse
D’un cœur toujours brûlant l’éternelle tendresse :
« Vous faut-il tant de soins pour me persuader ?
C’est à moi d’obéir, à vous de commander.
Depuis quand doutez-vous de mon obéissance ?
Vulcain a quelques droits à votre confiance ;
Et quand de vos malheurs eut commencé le cours,
Si Vénus de mon art eût voulu le secours,
J’aurais à ses désirs satisfait avec joie ;
Priam dix ans encor pouvait régner sur Troie,
Le sort le permettait. Mais enfin, en ce jour,
S’il me faut pour un fils rassurer votre amour,
Si de nouveaux combats veulent mon assistance,
Commandez seulement : tout ce qu’ont de puissance
Et l’haleine des vents, et le fer, et les feux,
Sous mes savantes mains va seconder vos vœux.
Cessez donc, en priant, d’offenser ma tendresse :
La prière est un doute, et ce doute me blesse ».