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Sur eux les bois en voûte inclinent leur feuillage,
Et des forêts dans l’onde ils sillonnent l’image.
Déjà l’astre du jour brillait au haut des cieux.
On approche ; et déjà se montrent à leurs yeux
Et la ville et ses tours, et ce palais de chaume,
La capitale alors de cet humble royaume,
Mais où doit Rome un jour, met tant le monde aux fers,
De sa toute-puissance étonner l’univers.
Ils voguent, et déjà s’approchent de la ville.
  Ce jour, sous leurs remparts, au fond d’un bois tranquille,
Le roi, son fils Pallas, les premiers de l’état,
Ce peuple encore agreste, et son petit sénat,
Au fils d’Amphitryon, noble vengeur des crimes,
Offraient un encens pur et le sang des victimes.
Des vaisseaux tout à coup les mâts frappent leurs yeux ;
A travers la forêt, d’un cours silencieux,
Ils approchent. Soudain dans le sacré bocage
Tout fuit : Pallas lui seul, conservant son courage,
Fait poursuivre la fête et le sacré festin ;
Il court au-devant d’eux les armes à la main ;
Et, d’un tertre élevé qui commande à la plaine :
« Etrangers, leur dit-il, quel sujet vous amène ?