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Là t’attend un asile et la fin de tes peines.
Ces promesses, crois-moi, ne sont point incertaines ;
Et trente ans révolus ne s’écouleront pas,
Qu’Iule ne commande à ces nouveaux états.
Mais, écoute et connais les secours qui t’attendent,
Et quels soins importants tes intérêts commandent :
Un peuple, qui d’Evandre a suivi les drapeaux,
A sur les monts latins fondé ses murs nouveaux ;
Par les Arcadiens leur ville est habitée ;
Leur ancêtre Pallas du nom de Pallantée
Fit appeler ces murs, et d’éternels combats
Contre les fiers Latins défendent leurs états :
Pour l’intérêt commun qu’un traité vous unisse ;
Moi-même, vous guidant sur mon onde propice,
J’aiderai vos vaisseaux à remonter son cours.
Lève-toi donc, va, pars, implore leurs secours ;
Et demain, quand la nuit, en repliant ses voiles,
Donnera du départ le signal aux étoiles,
Prie, apaise Junon, dont la longue rigueur
Par de si longs revers exerça ton grand cœur.
Un jour, vainqueur du sort, ta nouvelle puissance
Me paiera le tribut de sa reconnaissance.