Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et Camille aux Gaulois, vaincus de toutes parts,
Arrachant nos drapeaux, et sauvant nos remparts.
Puisse l’étranger seul exciter nos alarmes !
Vois-tu ces deux guerriers couverts des mêmes armes ?
Tous deux s’aiment encor dans cet heureux séjour ;
Mais que d’affreux combats ils livreront un jour !
Du roc sacré d’Alcide et de la Ligurie
Le beau-père descend enflammé de furie ;
Le gendre joint l’Asie à ses nobles Romains.
Malheureux ! désarmez vos parricides mains ;
C’est notre sang, hélas ! que vous allez répandre.
Et toi, mon fils, tu dois cet exemple à ton gendre ;
Il est beau de le suivre, et grand de le donner :
Fils des dieux, c’est à toi, César, de pardonner !
Celui-ci (sur son front quelle gloire est empreinte !)
A son char triomphant enchaînera Corinthe.
Digne du sang de Troie et digne de son nom,
Cet autre détruira les murs d’Agamemnon :
La fière Argos n’est plus, et Mycènes en flamme
Acquitte enfin les pleurs des veuves de Pergame ;
Et, de nos fiers vainqueurs rejeton odieux,
Le dernier Eacide a satisfait aux dieux,