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Sur son char triomphant la féconde Cybèle
Contemple avec orgueil une race aussi belle,
Et dans ses petits-fils embrasse autant de dieux,
Tous buvant le nectar, tous habitants des cieux.
Tourne les yeux : cc peuple où tes destins prétendent,
Ces fiers Romains, regarde, ils sont là qui t’attendent ;
Voilà César, voilà ces héros triomphants,
Du noble sang d’Iule innombrables enfants.
Mais celui que le ciel promit par cent oracles,
Pour qui seront les dieux prodigues de miracles,
Le second des Césars, le premier des humains,
C’est Auguste, c’est lui, dont les puissantes mains
Rendront au Latium, heureux par son génie,
Ce brillant âge d’or de l’antique Ausonie ;
Et le noir Garamante, et l’Africain brûlant,
Et l’Atlas qui soutient le ciel étincelant,
Les lieux où le jour meurt, où l’aurore commence,
Ajoutent leur empire à son empire immense ;
Et son char, loin du cercle où Phébus fait son tour,
Atteindra des climats que n’atteint pas le jour.
Déjà, de l’avenir perçant la nuit profonde,
Les oracles sacrés le promettent au monde.