Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 2.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

Bientôt, nouveau Pâris, jusqu’à Lacédémone
Mon dédaigneux époux court ravir Hermione ;
Et, fuyant des plaisirs par la force obtenus,
Il m’abandonne esclave à l’esclave Hélénus.
Mais Oreste en fureur, qu’incessamment tourmente
Le fouet de Némésis, le regret d’un amante,
De son rapt criminel par un crime est vengé ;
Il l’égorge aux autels de son père égorgé.
Par cette mort funeste, Hélénus en partage
Obtint une moitié de son riche héritage,
Et du nom de Chaon, né du sang des Troyens,
Appela ces vallons les champs chaoniens :
Pergame fut le nom que prit la citadelle.
Mais vous, quelle tempête ou quelle erreur nouvelle
Vous porta de si loin sur ces bords étrangers ?
Votre Ascagne vit-il après tant de dangers ?
Pleure-t-il quelquefois la perte de sa mère ?
Apprend-il à marcher sur les pas de son père ?
Vers ses hautes vertus prend-il déjà l’essor ?
Promet-il d’être un jour digne neveu d’Hector ? »
Ainsi, parmi les cris, les sanglots et les larmes,
D’un touchant entretien elle goûte les charmes,