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Nous abordons : soudain, sur le rivage épars,
Des troupeaux sans bergers s’offrent à nos regards.
Sur eux, le fer en main, nous fondons avec joie,
Et nos dieux sont admis à cette riche proie.
Une table dressée au bord courbé des mers
Se couvre de ces mets par le hasard offerts :
Soudain d’un vol bruyant, autour de notre table,
Leur troupe secouant son aile redoutable,
S’empare de nos mets dans sa vorace ardeur,
Souille tout, remplit tout de son infecte odeur,
Et mêle un cri sinistre à son toucher immonde.
Plus loin, et sous l’abri d’une roche profonde,
De la voûte des bois partout environnés,
Déjà nous reprenions nos mets abandonnés,
Déjà le feu brûlait sur l’autel de nos lares :
Alors l’avide essaim de ces oiseaux barbares,
Aux mains, aux pieds crochus, de ses réduits secrets
Sort, s’élance à grand bruit, se nourrit de nos mets,
Et d’excréments