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honneurs divins le mystère secret,
Que jamais ne dévoile un témoin indiscret ;
Et de l’airain sacré la bruyante allégresse,
Et ces lions soumis qui traînent la déesse ;
Enfin du mont Ida le bois religieux.
Là nous attend le sort ; là nous guident les dieux.
Mais apaisons d’abord les puissances de l’onde ;
Et si le vent nous sert, si le ciel nous seconde,
Trois jours nous porteront sur ces bords désirés ».
Ainsi parla mon père ; et deux taureaux sacrés
Sont aux dieux protecteurs offerts en sacrifice :
L’un rend à nos destins le dieu des mers propice,
Et l’autre d’Apollon implore les faveurs ;
Ensuite deux brebis de diverses couleurs
Sont offertes aux dieux de l’orageux empire,
La noire aux Vents fougueux, la blanche au doux Zéphire.
  Le bruit court qu’un grand roi, notre ennemi cruel,
Idoménée, a fui le trône paternel ;
Qu’abandonnés des Grecs, les rivages de Crète
Promettent aux Troyens une douce retraite.
Nous partons : nous voyons la riche Oléaros,
Naxos chère à Bacchus, et la blanche Paros,