Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 2.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

Didon publiait les amours.
« Un Troyen, disait-elle, est entré dans Carthage ;
Un secret hyménée à la reine l’engage ;
Et tous deux, oubliant le soin de leur grandeur,
Se livrent sans remords à leur coupable ardeur... »
Par de pareils récits, l’agile messagère
Court d’Iarbe jaloux redoubler la colère.
Fier de devoir le jour au monarque des dieux,
Sur cent autels de marbre il lui portait ses veux.
Là de nombreux taureaux, couronnés de guirlandes,
Chaque jour sous le fer expiraient en offrandes ;
Là cent lampes brûlant autour de ses autels,
Et veillant en l’honneur du roi des immortels,
Du culte filial assidu témoignage,
De leur clarté pieuse éternisaient l’hommage.
On dit que, plein de rage, à la face des dieux,
Son courroux exhala ce discours furieux :
«