Ascagne, aiguillonnant un coursier plein de cœur,
Court, vole, et, dédaignant des combats sans honneur,
Voudrait qu’un fier lion, un sanglier sauvage
Vînt d’un plus beau triomphe honorer son courage.
Tout à coup le ciel gronde, et le feu des éclairs,
Et la grêle et la pluie ont sifflé dans les airs ;
Et du sommet des monts les ondes élancées
Poursuivent des chasseurs les troupes dispersées.
On court, on se dérobe à ces bruyants éclats ;
Didon fuit dans un antre, Enée y suit ses pas :
L’Amour à l’hyménée en a montré la route.
A peine ils sont entrés sous cette obscure voûte,
Deux grandes déités de cet hymen fatal
A la nature entière ont donné le signal.
Complices de Junon, les vastes cieux tonnèrent,
Cybèle y répondit, les montagnes tremblèrent ;
Les nymphes de longs cris remplirent les coteaux ;
La nuit servit de voile, et l’éclair de flambeaux.
O malheureuse reine ! amante infortunée !...
Combien tu paieras cher ce funeste hyménée !
C’en est fait de ta gloire, et ce fatal bonheur
Te coûte le repos, et la vie, et l’honneur !...
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