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Et d’un léger éclair l’effleurant mollement,
Autour de ses cheveux se joue innocemment.
L’alarme se répand ; et des eaux abondantes
Descendent à grands flots sur ses tresses ardentes.
On secoue à l’envi ses cheveux allumés,
Lorsque, levant ses yeux par l’espoir animés,
Tendant au ciel ses mains : « Jupiter ! dit mon père,
Si les pleurs quelquefois désarment ta colère,
Lis dans nos cœurs, hélas ! et s’ils sont vertueux,
Confirme, par pitié, ces présages heureux ! »
Vers la gauche, à ces mots, éclate le tonnerre.
Et, des voûtes des cieux s’élançant vers la terre,
Un astre, dans la nuit traînant de longs éclairs,
Semble sur le palais tomber du haut des airs :
De là ce feu divin, pour nous guider, sans doute,
Vers la forêt d’Ida suit sa brillante route,
Prolonge dans les airs ses sillons radieux,
Jette une odeur de soufre, et se perd à nos yeux.
Mon père, à cet aspect, se lève, et plein de joie,
Invoque et Jupiter et l’astre qu’il envoie.
« Dieux paternels ! dit-il, c’en est fait, je me rends ;
Protégez ma famille, et sauvez mes enfants !