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Du temple de Pallas lancent sur notre tête
D’une grêle de traits l’effroyable tempête.
Bientôt, pour ressaisir la fille de nos rois,
Accourent en fureur tous les Grecs à la fois,
Et le fougueux Ajax, et l’un et l’autre Atride,
Et des Thessaliens l’escadron intrépide :
Tels, quand des verts rivaux les fières légions
Se disputent de l’air les vastes régions,
Le rapide Zéphir, l’Autan plus prompt encore,
L’Eurus, fier de monter les coursiers de l’Aurore,
Ébranlent les forêts, troublent la paix des airs,
Et Neptune en courroux bouleverse les mers.
Ceux même qu’au milieu de la nuit ténébreuse
Emporta devant nous une fuite honteuse,
Reparaissent soudain brûlant de se venger,
Remarquent notre accent à leur langue étranger,
Et, de nos compagnons reconnaissant l’armure,
De nos déguisements découvrent l’imposture.
Le nombre nous accable, et, le premier, hélas !
Corèbe tombe mort aux autels de Pallas :
Il tombe en défendant le jeune objet qu’il aime.
Rhipée à ses côtés tombe égorgé de même,