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Cependant, de Pallas pour remplacer l’image,
Surtout pour expier leur sacrilège outrage,
Ils ont à la déesse offert ce nouveau don.
Sa masse vous surprend ; mais ils ont craint, dit-on,
Si dans les murs de Troie on pouvait l’introduire,
Que son appui sacré ne sauvât votre empire,
Ne rendit à vos murs la faveur de Pallas ;
Car, si quelqu’un de vous, d’un sacrilège bras,
Attentait sur ce don offert à la déesse,
Bientôt, assouvissant sa fureur vengeresse,
(Dieux puissants, sur les Grecs détournez son courroux !)
D’épouvantables maux éclateraient sur vous ;
Mais, si vos murs s’ouvraient à ce don tutélaire,
Sur nous-mêmes dès lors renvoyant sa colère,
Vous dompteriez la Grèce, et votre empire heureux
S’étendrait à jamais sur nos derniers neveux ».
  Ainsi, par les discours de ce monstre perfide
Nous nous laissons séduire ; et ce peuple intrépide,
Qu’un millier de vaisseaux, ni cent mille ennemis,
Ni dix ans de combats, n’avaient encor soumis,
Qui d’Achille lui-même avait bravé les armes,
Est vaincu par la ruse, et dompté par des larmes.
Par un malheur nouveau,