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Coure chercher Ascagne, et ramène à ses yeux
De l’espoir des Troyens ce gage précieux.
Il veut que par ses mains soient offerts à la reine
Les restes somptueux de la grandeur troyenne,
Un pompeux vêtement enflé de bosses d’or,
Un riche voile, où l’art, plus magnifique encor,
En flexibles rameaux fait serpenter l’acanthe,
Présent que de Pâris la trop funeste amante
Tint de Léda sa mère, et qui paraît son sein,
Lorsque Pergame, hélas ! vit son fatal hymen.
Il y fait joindre encor le sceptre qu’Ilione
Reçut du vieux Priam, et sa riche couronne
Qui réunit à l’or l’éclat du diamant,
Enfin de son collier le superbe ornement,
Ces trésors arrondis, ces perles que l’aurore
De l’onde orientale autrefois vit éclore :
Il veut ; et son ami court, docile à sa loi,
Remplir les vœux d’un père, et les ordres d’un roi.
  Toutefois, s’alarmant pour un héros qu’elle aime,
Cythérée imagine un nouveau stratagème ;
Elle veut qu’à l’instant le jeune Cupidon,
Sous la forme d’Ascagne, admis près de Didon,