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Des troupeaux expirants les lamentables voix
Font gémir les coteaux, les rivages, les bois ;
Ils comblent le bercail, s’entassent dans les plaines ;
Dans la terre avec eux on enfouit leurs laines.
En vain l’onde et le feu pénétraient leur toison :
Rien n’en pouvait dompter l’invincible poison ;
Et malheur au mortel qui, bravant leurs souillures,
Eût osé revêtir ces dépouilles impures !
Soudain son corps, baigné par d’immondes humeurs,
Se couvrait tout entier de brûlantes tumeurs ;
Son corps se desséchait, et ses chairs enflammées
Par d’invisibles feux périssaient consumées.