terre convenablement préparée, ils dépouilleront bientôt leur naturel sauvage, et, domptés par une culture assidue, ne tarderont pas à se prêter à toutes les combinaisons. Il en sera de même des rejetons infructueux qui sortent du pied des arbres, si tu les transportes dans un terrain découvert. À présent, le feuillage et l’ombre épaisse du tronc maternel les étouffent, les arrêtent dans leur croissance et tuent les germes qu’ils renferment.
L’arbre qui vient de semence est lent à croître, et ne donnera de l’ombre qu’à tes arrière-neveux. Les fruits mêmes, dégénérant à la longue, perdent leur saveur primitive, et la vigne ne porte plus à la fin que des grappes honteuses qu’on abandonne aux oiseaux. Donne donc à tous ces arbres tes soins incessants : range-les en ordre dans les sillons, et obtiens, à force de travail, qu’ils répondent à tes vœux.
L’olivier se multiplie plus volontiers de tronçons enfouis dans la terre ; la vigne, de provins ; le myrte, de rameaux déjà forts ; mais il faut transplanter avec leurs racines et les durs coudriers, et le frêne altier, et le peuplier, dont l’épais feuillage fournit des couronnes à