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l’infortunée, ceinte encore de ses armes ; je la transporterai moi-même au tombeau de ses pères ; et la rendrai du moins à sa patrie. »

Ainsi parla Diane. À l’instant la Nymphe agile, fendant l’azur des cieux, traverse les airs à grand bruit, et vole entourée d’un noir tourbillon.

Cependant la milice troyenne approche des remparts ; avec elle paraissent et les chefs étrusques, et leur nombreuse cavalerie partagée en escadrons égaux : les coursiers frémissans font retentir au loin la plaine sous leur marche bruyante, et luttent en bondissant contre le frein qui les maîtrise : les vastes champs se hérissent d’une moisson de fer, et les campagnes réfléchissent de toutes parts l’éclat menaçant des armes. Vis-à-vis on aperçoit Messape et les bouillans Latins, Coras et son valeureux frère, Camille et sa vaillante escorte ; ils s’avancent en bataille contre leurs fiers rivaux : la lance, prête à frapper, n’attend que le signal ; les dards impatiens s’agitent ; et plus près de l’ennemi, le coursier comme le soldat s’anime d’une nouvelle ardeur. Arrivés à peine à la portée du javelot, les deux partis s’arrêtent : tout à coup un cri part, on s’élance ; les coursiers volent écumans : plus pressé que la neige, un nuage de traits obscurcit les airs, et le ciel se couvre d’un voile ténébreux.

À l’instant, la pique en arrêt, Tyrrhène et le fougueux Acontée se précipitent l’un sur l’autre ; les premiers, ils se heurtent avec un bruit épouvantable, et le coursier chancelle sous le choc du coursier. Arraché des arçons avec la célérité de la foudre, avec