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Au-dessous, le burin céleste avait gravé les Saliens et leurs danses, les Luperques sans voiles et leurs courses vagabondes, et les Flamines décorés de leur houppe de laine, et les anciles tombés des cieux. Au milieu de ces fêtes, nos chastes matrones, promenant par la ville les images des dieux, s’avançaient lentement sur des chars suspendus. Plus bas, Vulcain, dans un lointain immense, creusa les abîmes du Tartare, profond manoir de Pluton. Vous étiez là, pervers, portant la peine de vos crimes : on t’y voyait, Catilina, cloué sur ta roche pendante, et tremblant devant les Furies. À l’écart, l’élysée s’ouvrait pour les justes, et Caton leur donnait des lois. Parmi tant de vivans tableaux, l’œil admirait surtout l’image d’une mer agitée, roulant sur un vaste fond d’or ses vagues blanchies d’écume. Alentour, des dauphins d’argent pur se jouaient en cercle folâtre, battaient l’onde de leur queue, et fendaient les flots bouillonnans. Au centre, le choc des proues d’airain peignait les conflits d’Actium : Leucate, à ces luttes formidables, paraissait tout en feu ; et les plaines d’Amphitrite réfléchissaient au loin l’éclat des armes d’or.

D’un côté, c’est Auguste entraînant l’Italie aux combats ; Auguste, qu’accompagnent le sénat et le peuple, les dieux de Rome et les dieux de l’Olympe. Il rayonne, debout sur sa poupe élevée : son casque est ceint d’une brillante auréole, et l’astre paternel resplendit sur sa tête. À l’autre aile, secondé du ciel et des vents, Agrippa s’avance, terrible, et, de la voix, animant ses cohortes. Noble trophée de sa