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ressouvenances


Pourquoi la vision que je croyais perdue ?
Vieux mur enguirlandé, vieux mur étincelant,
Qui fus le tendre ami de mes rêves d’enfant,
Et par qui la saveur du passé m’est rendue ?

Me reconnaîtrais-tu si je te revenais ?
Et des doux entretiens pleins de choses profondes,
De tes feuillages verts et de mes lèvres rondes,
Dis, t’en souviendrait-il, très vieux mur que j’aimais ?

Je n’irai pas rôder à l’entour de ta porte,
Car mon regret, vois-tu, s’aggraverait encor
Si je trouvais, au lieu du frémissant décor,
Des gravats effrités sur ta parure morte.

Mais je conserverai le souvenir très cher
D’un mur qui me parlait lorsque j’étais petite,
D’un vieux mur que mon cœur naïf comprit bien vite,
D’un vieux mur familier, d’un vieux mur souple et clair.

Et dans mon âme aussi, lors des jeunes années,
Un mur blanc s’élevait d’espérances fleuri,
Et les jours sont venus et le mur aujourd’hui
S’écroule en maints endroits sur des branches fanées.