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chansons aux bien-aimées

CHANSON D’ÉTÉ

I

Viens, nous nous en irons dans les bois pleins de mûres,
Nous rougirons nos doigts à chaque haie en fleurs,
En écoutant le chant des loriots siffleurs
Et les rumeurs du silence dans les ramures.

Viens, nous nous aimerons, puisque aimer est le lot
De tous les cœurs en qui la jeunesse fermente ;
Mais nous nous aimerons de tendresse clémente
D’où nous saurons bannir la peine et le sanglot ;

Les chapitres d’amour ont de semblables thèmes.
Lors, nous esquisserons de vieux gestes humains,
Je baiserai tes yeux, puis je prendrai tes mains,
Et nous répéterons des mots, toujours les mêmes.