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l’enclos du rêve


II

Irrésistiblement mon cœur s’en va vers toi,
Vers toi vont mes pensers en longs pèlerinages,
Comme vers Bethléem s’en allaient les rois Mages,
Lorsque l’astre divin souriait à leur foi.

Rien n’est plus attirant que les lacs de lumière
De tes yeux de douceur, de tes yeux de bonté.
Devant ta jeune grâce et ta jeune beauté
Mon âme nuit et jour se consume en prière ;

Mais les frissons aigus et les sombres émois.
La déchirent aussi de leur griffe acérée,
Et je songe qu’un jour, mon unique adorée,
Tu connaîtras l’amour et ses puissantes lois.

Et pour être l’élu de tes rêves candides,
Pour être celui-là que tu voudras aimer,
Pour être celui-là qui devra te charmer
Et lire ton secret en tes grands yeux limpides,