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l’enclos du rêve


Et nous craindrons le gardien silencieux
Qui, d’un doigt menaçant et d’allée en allée,
Nous ramènerait vers la porte descellée
D’où nous aurions forcé le passage des cieux.
Et nous craindrons le gardien silencieux ;

Mais nul ne troublera notre suave idylle,
Car le vent vespéral de l’Éden enchanté
Et les thyrses penchants des fleurs de volupté,
Complices des amants, sont rois dans cet asile ;
Et nul ne troublera notre suave idylle.

L’impatience aux doigts, l’espoir battant au cœur,
Lorsque votre désir le voudra, bien-aimée,
De ce jardin lointain, dont la porte est fermée,
J’enfoncerai les battants lourds d’un bras vainqueur,
L’impatience aux doigts, l’espoir battant au cœur !