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rêves


Grimpant, légers, dans les taudis,
Ces rêves habillés de soie,
Portent des rires de la joie
Qu’ils ont pris dans leur paradis.

Ils ont des attentions exquises
Aux déshérités qui, demain
Peut-être, n’auront pas de pain ;
Ils prodiguent les friandises ;

Ils donnent des jouets d’or fin
Aux pauvres, et, choses étranges,
Les font consoler par des anges
Quand ils ont un trop grand chagrin.

Ô Rêves bénis de l’enfance,
Hochet lumineux, éternel,
Que Jésus, du haut de son ciel,
De sa divine main balance !

Rêves charmants que l’homme envie,
Dans les grands yeux que vous hantez,
Versez tant de félicités
Qu’il en reste encor pour la vie !