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LE SECRET DE LA REINE CHRISTINE

— La reine a bu ! Skaul ! Skaul ! crièrent-ils en vidant ce verre d’un seul coup.

Puis ils se rassirent, sauf Magnus qui, s’inclinant profondément, demanda :

— Me permettez-vous, Madame, de vous lire quelques vers français, à la manière de M. Voiture, que j’ai composés ce matin en l’honneur de vos vingt ans ?

  Pour les 20 ans de Christine.

Oncques ne vit en les forêts
De la Grèce nourricière,
Où Diane lance ses traits
Cependant qu’Amour tend ses rêts,
Vierge ni déesse plus fière
Ni plus brillante en ses attraits,
Pure et farouche toute entière,
Que celle, déesse ou princesse,
Qui fait mon heur et mon malheur
Et que j’appelle ma maîtresse
Puisque je suis son serviteur.


Ce n’estoit assez que les Grâces
Se dépouillassent toutes trois
Pour que tes sujets admirassent
En toi réunis, à la fois
Et la plus illustre des races
Et le sang du plus grand des rois,
Et Sagesse avecque Beauté,
Esprit avec Force, et Science,
Dons que Jupin, en sa prudence,
Partageait avec équité
Entre plusieurs divinités.