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criquet

Elle s’arrêta.

— Tu ne veux pourtant pas t’affubler de ces vieilles nippes ? fit le jeune homme.

— Mais si, justement !… Je voudrais sortir tout à l’heure avec toi, dans la rue, habillée en garçon… Là !

— Tu es folle, Criquet !

— J’en ai tant, tant envie !

— Que dira ma tante ?

— Rien du tout puisqu’elle est encore à la campagne ! Quant à Suzanne et à miss Winnie, elles ont des courses jusqu’au dîner. Les bonnes sont à la cuisine…

— Et le concierge ?

— Le concierge ne me reconnaîtra pas ! Je vais enfoncer mes cheveux dans mon béret bleu, mettre mon ancienne pélerine dont je rabattrai le capuchon… Du reste, il fait noir : tu vois, on allume les becs de gaz… Et puis, zut pour le concierge ! S’il n’est pas content…

Michel restait indécis, le visage contrarié.

— Après tout, fit Criquet offensée, je suis bien bonne de te-supplier : si tu ne veux pas, je m’en moque, au fond ; seulement, pour une fois que je te demande de me faire plaisir.

Elle quittait la pièce, la tête droite, les lèvres serrées, la démarche indifférente. Il la rejoignit, humblement :