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IV


Criquet ne mourut pas : on ne meurt pas comme on veut, quand on veut ; un mois plus tard on l’eût même étonnée en lui rappelant qu’une seconde elle avait souhaité disparaître.

Elle était revenue se coucher grelottante dans ses draps humides ; une bronchite, dont personne ne sut la cause, la tint longtemps alitée, le cœur et le corps engourdis dans les feuilles d’ouate qui l’enveloppaient comme une larve au fond de son cocon.

De ces jours, elle ne garda d’autres souvenirs que l’odeur âcre de l’iode qui monte dans le nez, met sur la langue un goût de fer et la molle brûlure des cataplasmes. Mais elle avait aimé l’atmosphère close de la chambre où se glisse la lumière nacrée par la mousseline des rideaux, les pas étouffés, les voix assourdies,