Page:Viollis - Criquet, 1913.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
criquet

— Qu’est-ce que cela me fait, à moi, leur sale latin ? grogne Criquet, et qu’as-tu à me regarder de cet air dédaigneux, toi, avec tes joues en lune et ta grosse perruque ?

Criquet se précipite sur un Racine de bronze qui siège, solennel, au-dessus de la pendule de marbre. Elle le soufflette.

— Ah ! mes ongles !… Que c’est dur !

Puis enlevant sa pantoufle de drap rouge, elle en coiffe la tête vénérable :

— Et voilà pour toi !

Le verre bombé de la pendule est entrouvert : Camille tous les matins doit faire une heure et demie de piano. Les filles, paraît-il, sont obligées de savoir la musique. Alors, lorsqu’au bout d’un instant, miss Winnie envoie Criquet regarder l’heure, un petit coup de doigt sur l’aiguille et on en a pour dix ou quinze minutes de moins.

— Comme cette pendule avance ! remarque parfois Suzanne,

— Cela vaut mieux que si elle retardait, répond sentencieusement Criquet.

« C’est comme la cuiller d’huile de foie de morue que je jetais tous les jours derrière le grand buffet de la salle à manger, songe-t-elle. J’aurais voulu voir la tête des déménageurs quand, en enlevant le meuble, ils ont découvert cette flaque puante ! »

La glace, derrière la pendule, est couverte d’une