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criquet

Il s’approcha de la glace, l’air important et vexé.

— Oh ! que mes mains sentent bon… De la violette qu’embaume ! chanta Criquet en sautant. Non, c’est du jasmin… On se contentait de brillantine toute simple, autrefois… Monsieur n’est pas content de sa beauté ? Monsieur veut un peigne ? Viens dans ma chambre, alors…

— C’est cela, allez-vous-en, mes enfants. Vous m’avez éreintée, soupira madame Dayrolles, avec accablement.

Camille entraînait Michel en se pendant à son cou :

— Tu es trop grand, fit-elle, je ne peux plus mettre mon bras autour de ta tête, comme l’an dernier.

Et, tandis qu’il alignait avec soin ses cheveux luisants, elle le regardait, attendrie :

— Maintenant, tu vas me raconter ce que tu as fait, n’est-ce pas ?… Moi, je t’ai tout dit dans mes lettres… Excepté que tu me manquais, oh ! tu ne peux pas savoir combien ! J’ai eu de la peine aussi et j’ai un grand projet en train… J’ai besoin de tes conseils… Mais, à toi d’abord !

— Qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?

— Tout ! Y avait-il de belles promenades, là-bas ? Et des arbres ? Et des bêtes à pêcher, à chasser ?

— Ma foi, je n’en sais rien…

Il repiquait, au milieu de sa cravate vert chou, un fer à cheval en or, clouté de rubis.