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criquet

Qu’avait-il, ce garçon ? Ils étaient si bonnement amis, autrefois ! Un jour qu’il la poursuivait, elle l’avait giflé en plein nez. Ça fait mal, une gifle sur le nez ! Puis ils s’étaient réconciliés, embrassés. Il avait au coin des lèvres la farine du pain de son goûter et sa joue sentait le froment…

Au retour, Criquet passa devant l’église de sa paroisse : des enfants sortaient de la chapelle des catéchismes.

— Ce sont ceux de la première communion, se dit-elle en détournant la tête.

Elle ne les aimait pas, ces petits garçons, ces petites filles qui étaient venus prendre sa place sur son banc, dans la chapelle et dans le cœur des prêtres. Ce serait pour eux maintenant les paroles persuasives, les chants d’orgue, les robes blanches, les regards, les sourires, les baisers, pour eux l’attente et sa divine émotion. Elle ne comptait plus : ils l’avaient chassée plus avant, toujours plus avant dans la vie.

Elle se souvint que le lendemain de sa première communion, elle avait vu, collés sur le grand portail de l’église, deux papiers jumeaux : « Jeudi matin. disait l’un, entrée solennelle des enfants de la première communion… » — « Dimanche, dix heures, ajoutait l’autre, réunion des jeunes filles de la persévérance… »

Dimanche ? Mais elle devait aller à cette réunion. Alors, une jeune fille, elle ? En deux jours ! Elle s’était