Page:Viollis - Criquet, 1913.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
criquet

chevaux. Elle bondit jusqu’à la fenêtre : on chargeait les malles sur l’omnibus et Marc, assis sur le siège, tenait les guides et agitait le fouet :

— Veux-tu bien filer ! lui cria-t-elle. Vite, vite tout de suite ! Rends-moi ma place ! c’est toujours moi qui monte près du cocher !

L’indignation avait chassé la peine. Elle mit les poings dans ses yeux, écrasa ses dernières larmes et descendit en courant.

Oh ! la joie d’être campée sur le siège, très haut au-dessus de la route, près des branches qu’on frôle en passant, le vent dans le nez, le vent et toutes les odeurs mêlées des talus, — la joie de parler aux chevaux d’une grosse voix qui sonne : hue ! dia ! hue ! et d’épouvanter les gamins avec des clic-clac terribles et des tournoiements de fouet !