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pétales, les attache au milieu contre la tige, avec du fil dont elle a toujours une bobine dans sa poche :

— Voilà le corps, fait-elle, un joli corsage bouffant avec une jupe rouge toute dentelée ; aux bras maintenant !

Elle saisit les deux autres pétales, les roule, les lie avec le fil :

— Un peu longs, les bras, enlevons-en un morceau…

Puis c’est au tour de la figure — la petite capsule verte, avec son chapeau de bergère aux raies de velours noir, et son cou mince et rond. Il suffit d’arracher en avant les poils noirs du calice, les laissant encadrer l’ovale, de prendre une épingle : deux trous pour les yeux, une ligne pour le nez, un trou plus grand pour la bouche et la petite danseuse en jupe courte rit, les bras étendus, et tourne éperdument sur sa tige.

— On dirait Suzanne, observe Marc.

— Oh ! avec des cheveux noirs et sans pieds ! proteste Maurice.


— Maintenant si vous voulez, nous allons faire des parfums.

— Que tu es gentille, Criquet !

— Va demander une bouteille à la cuisine, Marc. Et toi, Maurice, cueille des fleurs, qui sentent très