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criquet

empesés comme des collerettes de bébés et, dans un coin, tout un massif de plantes en forme de petits sapins dont la tête et les feuilles pendent, oppressées de soleil.

— Ce sont des balsamines, dit Camille à demi-voix.

Et elle soupire ; puis s’adressant à ses frères :

— Écoutez, je vais vous raconter une histoire, une vraie histoire de quand j’étais petite.

— Il y a longtemps alors.

— Oui, il y a bien longtemps, fit Camille. Presque huit ans, je crois.

— Oh ! On n’était pas encore tout à fait nés.

— Eh ! bien, écoutez : c’était à la campagne, avant qu’on ne vînt à Paris… J’avais un petit jardin à moi…

— Vrai ?

— … Et des fleurs que le jardinier plantait lui-même. Seulement, le matin, quand le soleil n’était pas encore venu vers mon coin, j’avais peur de voir mes plantes s’enrhumer et je les déménageais. Je les arrachais, je les emportais sous mon bras avec les racines toutes dégoulinantes de terre et je cherchais pour les replanter un joli endroit, en plein soleil. Mais l’après-midi, comme elles ne paraissaient pas très contentes, je pensais qu’elles avaient trop chaud et je les redéménageais…

— Les plantes aimaient ça ?

— Pas trop. Elles mouraient toutes et le jardinier ne voulait plus m’en donner… Mais voilà qu’un jour…