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Oh ! Honte suprême, c’est ce traître qui tient en ce moment notre pays entre ses mains souillées du sang le plus pur ; c’est lui qui dispose souverainement de la vie de ses plus nobles citoyens ; c’est lui qui a osé donner le signal de la hideuse guerre civile.

Oui, par lâcheté du vieillard à sept étoiles qui, commençant par livrer la France, investit ensuite de sa confiance et laissa les mains libres à l’homme qu’il disait mépriser : l’abject Laval, celui qui osa déclarer : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne », par la complicité d’une poignée de valets vendus à l’ennemi, le sinistre plan des nazis semble pour l’instant réalisé : notre France bien-aimée, la France de Jeanne d’Arc, de Valmy, de Verdun est là, gisant pantelante dans la boue, parmi les débris de l’idéal démocratique qui fit sa noblesse et sa fierté. Telles sont les conséquences du racisme hitlérien.

Les nazis ont voulu tuer non seulement la France, mais son âme. Cette âme pourtant n’est pas morte. Elle ne peut pas mourir. Elle refleurira avec la libération de son sol. Le Général de Gaulle a solennellement promis qu’avec la Victoire et la Liberté renaîtrait l’Égalité des droits et des devoirs de tous les citoyens français devant la loi.

Déjà les lois anti-juives ont été abrogées en Afrique du Nord, en Italie. À peine les armées de la libération auront-elles brisé nos chaînes et chassé l’oppresseur que le racisme tombera de lui-même, comme un masque hideux, laissant apparaître le tendre visage pâli de la France de bonté, de générosité — de la France éternelle.

Décembre 1943.