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statut des Juifs. Mettant hors la loi, sans raison, toute une classe de citoyens français, il ouvrait toute grande la porte à l’injustice et à la violence. Il permettait ainsi et justifiait par avance les crimes qui suivirent logiquement, fatalement, et dont il fut d’abord le témoin muet, puis le complice déshonoré.

Après les décrets contre les juifs, vinrent le lâche abandon de l’Alsace et de la Lorraine livrées pieds et poings liés à l’odieux ennemi, puis les décrets de déportation qui envoyaient, ou tout au moins se proposaient d’envoyer en Allemagne les meilleurs de nos ouvriers et toute notre jeunesse, et les persécutions contre tous ceux qui, chez nous, s’insurgèrent contre le joug allemand.

Car il ne s’agit pas seulement de juifs, mais d’une élite de patriotes de toutes les classes, de toutes les conditions, enfermés par centaines de mille dans les camps de concentration, dans les prisons qui débordent, affamés, torturés, fusillés. Chaque jour amène des arrestations ; chaque jour paraissent dans ces misérables feuilles qu’on appelle journaux, des communiqués signés de la Kommandantur, annonçant froidement que des franc-tireurs, des enfants de vingt ans, les meilleurs de nos fils ont été passés par les armes. Bien plus : sous le nom de terroristes, voici qu’on poursuit, qu’on traque et assassine les jeunes réfractaires qui, pour échapper à l’opprobre de donner leur effort à l’Allemagne, contre leur pays, contre leurs parents et leurs frères, se sont enfuis dans le maquis.

Et cette fois-ci, ce ne sont plus des Allemands qui se chargent de cette besogne infâme, se font les pourvoyeurs du poteau, mais des Français, si toutefois on peut encore leur donner ce nom : les 115.000 policiers que se vantait Darnand de commander, ce waffen S. S., qui a prêté serment de fidélité et d’obéissance à Adolphe Hitler, bourreau de la France et de l’Europe.