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La plupart de ces mourants, de ces vieillards, de ces fous, étaient déportés deux jours plus tard.

Si Drancy est l’antichambre de la déportation, la déportation est elle-même l’antichambre de la mort. Les grands trains clos s’acheminant vers l’Est, où les malheureuses victimes sont entassées à soixante ou soixante-dix par wagon à bestiaux, déposent à chaque arrêt leur contingent de cadavres.

Quant aux survivants, ne sont-ils pas également, comme nous l’avons vu plus haut, des condamnés à mort ?

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Voilà ce qui se passe actuellement en France, sur cette terre française de liberté où furent proclamés les droits de l’homme et l’égalité de tous les citoyens devant la loi, principes qui, nés dans notre pays, rayonnèrent ensuite sur le monde.

Odieuses persécutions qui, partout, ont révolté les consciences, et chez nous suscité les protestations indignées de tous ceux qui ont le droit de parler au nom de l’âme française, savants, cardinaux, archevêques, pasteurs.

« Nous pouvons étouffer le cri de notre conscience… s’écriaient dans une adresse au Maréchal, les cardinaux et archevêques de la zône occupée. C’est au nom de l’humanité et des principes chrétiens que notre voix s’élève en faveur des droits imprescriptibles de la personne humaine. C’est aussi un appel angoissé à la pitié pour ces immenses souffrances, pour celles surtout qui atteignent tant de mères et d’enfants ».

Et l’archevêque de Lyon, l’évêque de Montauban, l’archevêque de Toulouse, élèvent leur voix à leur tour : « Les juifs sont des hommes, ils sont nos frères, aucun chrétien ne peut l’oublier ».