Page:Viollis, Le racisme hitlérien, machine de guerre contre la France, M.N.C.R, 1944.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

choisis sans doute pour s’être distingués à l’école du crime, et dont il ne faudra pas oublier les noms. Car à l’heure où la justice reviendra sur la terre, ils devront payer pour leurs crimes.

Commissaire de Police, gendarmes, caissier, économe, tout le personnel français fut congédié, avec interdiction de revenir au camp. La famine y est délibérément organisée ; les lettres et colis sont supprimés. Sous la menace ou même la torture, les geôliers exigent des prisonniers le nom et l’adresse des membres de leur famille encore en liberté, et ceux-ci sont aussitôt invités à rejoindre le camp « volontairement » afin, leur dit-on d’empêcher leur parent d’être fusillé.

Dans le dernier mois, cent cinquante de ces soi-disant « volontaires » furent ainsi internés, par le plus odieux des chantages. Chantage sur les directeurs des hôpitaux parisiens, asiles d’aliénés et hospices de vieillards, pour les obliger, sous prétexte d’ordres supérieurs, à livrer leurs malades juifs aux autorités allemandes. Or l’on connaît l’attitude des nazis envers les incurables et les aliénés de leur propre race.

C’est ainsi que le Hauptsturmführer et le bourreau BRUNNER, accompagné de ses aides, se présenta à l’hôpital Rotschild où il ordonna le transfert de 70 % des malades juifs qui y étaient hospitalisés, au camp de Drancy. Il y avait parmi ces derniers des cardiaques, de récents opérés, des diabétiques dans un état grave qui, on le sait ne peuvent vivre sans de quotidiennes injections d’insuline. Il y avait aussi des femmes qui venaient d’accoucher, avec leurs bébés.

Le même jour, le directeur d’un asile d’aliénés de Paris, ayant refusé de signer les certificats de sortie envoyés par la préfecture (car la préfecture ô honte… prête son aide aux bourreaux) les brutes nazies lui arrachaient de force ces infortunés malades.