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Et c’est sur cette même terre qu’ils sont pourchassés, traqués comme du gibier, parqués et transportés comme du bétail.

Parfois, à Nice par exemple, la chasse à l’homme a pris pour les bourreaux une allure de sport. Les soldats allemands cernaient les carrefours, fermaient les rues, tirant ou abattant ceux qui tentaient de s’échapper, raflant les autres. On les emmenait à la synagogue où, par une suprême insulte, la Gestapo avait installé son quartier général. Avec de grossières plaisanteries, on les déshabillait et on gardait les circoncis. Pendant cette opération, des « spécialistes » de la physionomie parcouraient lentement la ville et cueillaient les passants qui semblaient présenter les caractères du type juif ; une mitrailleuse sur le siège criblait de balles les récalcitrants. D’autres fois c’est la nuit, chez eux, qu’on les arrêtait. On faisait lever les vieillards, les malades, on enlevait les mères avec leurs nourrissons. D’autres femmes brutalement séparées de leurs enfants qui demeuraient seuls dans l’appartement vide.

Certains de ces enfants, avec la permission des autorités allemandes, avaient été recueillis dans divers centres d’accueil. Dernièrement, la Gestapo envahissait le centre de Marseille, enlevait les enfants, leur directeur, leurs professeurs, leurs infirmières, une centaine de personnes en tout, les faisait monter dans des camions qui s’ébranlaient vers une destination inconnue. On ne les a plus revus.

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Quant aux autres prisonniers, entassés dans des wagons cadenassés, c’est l’exode vers Drancy, l’antichambre de la déportation.

Là règnent en tyrans absolus, d’une cruauté sadique, trois chefs : BRUNNER, ROETHE et BRUCKNER,