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Larivey.

et grand ordinaire, pressées de la faim, deviennent larroiinesses, et autant grandes que le peu de cerveau de leurs mariz leur donne plus grande commodité de desrober.

Béatrice. Elles font bien. Je n’en ferois pas moins.

Méduse. Il y a en après d’autres de nature plus forte, qui, non contans de leui’S femmes, tiennent encores des garces et des putains, lesquelles, succeant leur sang, sont causes que les mal mariées vivent une vie misérable, et ne se soucient, soit par nécessité ou par vengeance, de les ftiire nouveaux Acteons.

Béatrice. Ils le méritent bien.

Méduse. S’en trouvent d’autres que, sitost qu’ils ont un enfant masle et sont asseurez d’hériter du douaire, tournent les espaulles à leurs femmes, et les tiennent comme viles esclaves, et souvent les menassent avec paroUes injurieuses, se mettant le cymié sur la teste.

Béatrice. Cela leur est bien deu.

Méduse. Autres, après avoir joué jusqnes aux chemises doschelives, retournent eu la maison, et comme désespérez les battent : à raison de quoy icelles, ne pouvant autrement se venger, donnent échec et mat <à leur honneur.

Béatrice. Benisles soient-elles !

Méduse. Après se trouve aussi une antre sorte de mariz jaloux, qui font des prudens, lesquels, tandis qu’ils deffcndeut quelque chose à leurs femmes et les tiennent recluses, leur font venir mille humeurs en la teste, et disant : Qui est celuy (pii se promeiiie tous les soirs par cy-devant ? N’est-ce pas pour te faire l’amour ? Gardcs-toy du