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LA CITÉ DE CARCASSONNE

prennent : un étage de caves creusées au-dessous du sol, un rez-de-chaussée percé de meurtrières et voûté avec quatre escaliers pour communiquer au premier étage ; un premier étage, également voûté, percé de meurtrières et muni de deux cheminées et de deux fours. Deux des escaliers seulement continuent jusqu’à l’étage supérieur. Les deux autres n’aboutissent pas et peuvent tromper ainsi les gens qui ne connaîtraient pas les lieux.

Ces deux tours comprennent encore un deuxième étage couvert autrefois par un plancher portant sur le bord du chemin de ronde. Ce deuxième étage est percé, du côté de la ville, de riches fenêtres ogivales à menaux O qui ne s’ouvraient que dans la partie inférieure par des volets, tandis que les compartiments de l’ogive étaient vitrés à demeure ; ces fenêtres étaient fortement grillées à l’extérieur.

Un troisième étage crénelé recevait la charpente des combles. Cette charpente est divisée en trois pavillons, deux sur les deux tours et un pavillon intermédiaire au-dessus de la porte. Lors de la construction première, rétablie aujourd’hui, ces trois pavillons, aux points de leur rencontre, étaient portés par des poutres entrant dans des entailles pratiquées dans l’assise de la corniche ; soit que ces poutres aient fléchi, soit que les eaux des chéneaux mal entretenus les eussent pourries, au xve siècle, ces combles furent réparés, et, pour les porter, on établit deux grands arcs qui s’arrangeaient fort mal avec la construction du xiiie siècle, puisque l’un