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LA CITÉ DE CARCASSONNE

Au-dessus de la niche de la Vierge on remarque trois autres trous carrés profonds, destinés à recevoir des pièces de bois formant une forte saillie. Ces trous recevaient, en effet, les pièces de bois d’un auvent formant une saillie prononcée au-dessus de la porte, protégeant la niche et les gens de garde à l’entrée de la ville.

Cet auvent subsistait en temps de paix ; en temps de guerre il servait de « mâchicoulis ». À 1 m. 30 au-dessus du faîtage de cet auvent on voit encore, sur les flancs des deux tours, de chaque côté, quatre entailles ou trous carrés au même niveau, les trois premiers au-dessus de ceux servant de points d’appui aux chevrons de l’auvent et le quatrième à 0 m. 60 en avant. Là était établi le plancher du « deuxième mâchicoulis ». Une cinquième entaille, faite entre les deux dernières et un peu au-dessus, servait de garde pour recevoir le madrier mobile destiné à protéger les assiégés contre les projectiles lancés du dehors de bas en haut et maintenait, par un système de décharges, tout cet étage supérieur en l’empêchant de basculer.

On ne pouvait communiquer des tours à ces mâchicoulis extérieurs que par une ouverture pratiquée au deuxième étage et par des échelles, de façon à isoler ces mâchicoulis dans le cas où les assaillants s’en seraient emparés. Ces ouvrages de bois étaient protégés par des mantelets percés de meurtrières.

L’assaillant, pour pouvoir s’approcher de la pre-