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LA CITÉ DE CARCASSONNE

Cette Barbacane et le Châtelet sont ouverts à la gorge afin d’être battus par les défenses supérieures de la Porte Narbonnaise, si ces premiers ouvrages tombaient au pouvoir de l’ennemi.

Du « côté extérieur », les deux grosses Tours, entre lesquelles est ouverte la Porte, sont renforcées par des becs, sortes d’éperons destinés à éloigner l’assaillant du point tangent le plus attaquable, de le forcer à se démasquer, à faire dévier le bélier (bosson en langue d’Oïl), ou à présenter une plus forte épaisseur de maçonnerie à la mine.

L’Entrée était d’abord fermée par une « chaîne » dont les attaches sont encore à leur place et qui était destinée à empêcher des chevaux lancés d’entrer dans la ville (fig. no 10) (A, page 59). Un mâchicoulis protège la première « herse » et la première porte en bois avec barres ; dans la voûte est percé un second « mâchicoulis », puis on trouve un troisième « mâchicoulis » devant la seconde « herse ». Il n’était donc pas facile de franchir tous ces obstacles. Mais cette entrée était défendue d’une manière plus efficace encore en temps de guerre.

Au-dessus de l’arc de la porte, des deux côtés de la niche occupée par la Statue de la Vierge, se voient, sur les flancs de chacune des deux tours, trois entailles proprement faites ; les deux voisines de l’angle sont coupées carrément et d’une profondeur de 0 m. 20, la troisième est coupée en biseau comme pour recevoir le pied d’un lien de bois ou d’un chevron incliné.