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LA CITÉ DE CARCASSONNE

coulis intérieurs et par un mâchicoulis percé au milieu de la voûte. On ne trouve pas trace de gonds indiquant la présence de vantaux de porte, mais seulement des entailles qui font supposer qu’en temps de guerre des barrières de bois fermaient ces ouvertures et interceptaient les communications.

Cette tour, dont l’Évêque avait la jouissance, sauf le chemin de ronde supérieur, est fort belle, admirablement construite, fièrement plantée sur les deux enceintes dont elle rompt l’uniformité. De même qu’elle coupait la communication sur les Lices, elle interrompait aussi le chemin de ronde supérieur des courtines, car, pour aller de la courtine nord à la courtine sud, il fallait traverser cette tour et forcer deux portes. Les escaliers intérieurs sont disposés de façon à ce que l’accès aux crénelages soit indépendant de l’accès aux deux salles voûtées, dont l’évêque avait la jouissance.

En examinant le plan général (page 116, fig. 16), nous voyons en bas de l’escarpement de la Cité, devant les tours 11 et 12 à l’ouest, une muraille qui défendait le faubourg de la Barbacane. Cette muraille date du xiiie siècle, et elle fut certainement élevée pour empêcher l’ennemi de se loger comme l’avait fait Trencavel, entre l’Aude et la Cité. Cette muraille est à portée d’arbalète des tours 11, 12 et 40 et est commandée par celles-ci. Il était donc fort difficile d’arriver, en descendant la rive droite de l’Aude, jusqu’à la Barbacane, malgré la garnison de la Cité.